mardi 30 juillet 2013

LA PRISON ET LE DÉBUT DE LA LUTTE

LA PRISON ET LE DÉBUT DE LA LUTTE

Après avoir obtenu mon diplôme de la Faculté des Sciences
Sociales, et réalisé mon vœu le plus cher, en obtenant grâce au Très Haut, une mention d’excellence, je me suis mis à coucher sur le papier ce que j’avais sur le cœur. J’ai ensuite cherché à les imprimer et à les diffuser. Ce ne fut pas une tâche difficile car la situation était si amère qu’elle rendait les gens nécessairement réceptifs. Je fus, du jour au lendemain, et sans justification directe, l’objet d’une attention particulière de la part des services de renseignements et d’espionnage des gens, - ce qui est interdit dans le Coran « N’espionnez pas ! Ne dites pas de mal les uns des autres » [Les Appartements Privés, 12].  C’est ainsi que je passais, des fois, la nuit dans un centre de détention et des fois, je revenais à la maison que j’ai héritée de mon grand père, et qui est devenue, du fait de l’injustice, de ses mesures et de ses agents, un lieu d’assignation à résidence que je ne quittais que pour retourner au lieu de détention tout proche. Je n’avais commis aucune faute honteuse ni un crime quelconque sauf d’avoir pris le Coran comme la raison d’être de mon existence et de mon message.

la couverture du livre (le jour du jugement)
Les choses n’ont pas tardé à ce rythme et la volonté divine a voulu que le ministre de l’intérieur quitte la scène, puni par la colère divine, pour être remplacé par l’un de ses semblables dans le mal et la corruption, sauf qu’il traitait les problèmes de manière différente.

Une fois installé dans ses fonctions, ce dernier a émis un ordre d’arrestation à mon égard à la suite duquel j’ai été l’objet d’un jugement sommaire qui suscite le dégoût, et qui stipulait mon emprisonnement pour une période de deux ans sous l’accusation de fomenter des troubles contre la sécurité de l’État.

Là-bas, dans l’obscurité de la cellule diabolique enregistrée dans l’histoire de l’injustice et de la tyrannie, je me suis mis à prier le Dieu des mondes et à écrire, convaincu que j’étais, qu’il y avait des générations en puissance que le Tout Puissant allait faire sortir à la lumière de la vie. Elles liront et comprendront ce que je dis et ce que j’écris, peu importe si je les connaîtrais ou pas. Le Jihad ne s’arrêtera que si la religion s’arrête, et je n’avais d’autre choix que de continuer à écrire et à analyser puis à envoyer mes écrits avec les prisonniers libérés pour être diffusés. Notre choix étant le Jihad que Dieu a confié aux justes parmi ses adorateurs.

Je ne nie pas du tout combien la conduite des geôliers et des inspecteurs était spéciale avec moi, lorsque je voyais les tortures auxquelles étaient soumis les voleurs et les assassins, et comment étaient méprisés les trafiquants et les violeurs. Toutefois, aucun de ces gens là n’a eu autant de souffrance que moi, et nul n’a été aussi misérable et  insulté comme moi. Mais j’étais une bannière qui invite à l’Islam, une voix qui glorifie le Coran, un cri de la justice face à la tyrannie, et ceci était une faute aux yeux des oppresseurs, une raison pour leurs ruses et une justification pour leur agression.[1]

Dans l’obscurité de la prison, au milieu d’une forêt de barreaux détestables, j’ai réussi grâce à Dieu à mettre au point la base sociale de la transformation islamique comme fondement indispensable et comme point de départ inévitable pour mener à bien les opérations de transformation et pour libérer cette transformation des tares et obstacles résiduels.

Il est, en effet, indispensable de libérer les peuples des obstacles qui les tiennent et de les rattacher à leur religion et à ses buts à travers des formulations nouvelles et des programmes étudiés qui installent dans leur conscience une réalité islamique légale au lieu de la fausse réalité qui leur a été imposée sous la pression d’une force perverse et la terreur des gens au pouvoir.

Le Grand Coran était le point d’appui solide de cette base et l’inspirateur de ses dimensions morales et relationnelles, économiques, messianiques ; l’inspirateur unique de sa structure institutionnelle, de sa doctrine jihadiste et de son parcours moral.

Les deux ans imposés par l’injustice venaient à peine de prendre fin que les masses populaires étaient en train d’accueillir avec enthousiasme les dernières publications appelant à la révolution et qui ont porté diverses signateurs ainsi que différents titres et appellations. Seul Dieu pouvait en connaître l’origine ou l’auteur.

Après la prison, j’ai rejoint les rangs des gens après avoir été privé de mes droits civils et publics à la tête desquels il y avait l’interdiction d’occuper une fonction publique. Cette mesure ne devait pas me gêner ou m’ennuyer car, grâce à Dieu, je pouvais me passer des revenus de l’emploi avec ce que mon grand père m’a laissé en héritage, surtout que je m’étais engagé déjà à ne pas collaborer avec un système illégitime qui lutte contre l’Islam et ses gens.

Après une courte période de repos, durant laquelle j’ai étudié la situation et les moyens de s’attaquer à elle, il m’est apparu que je n’en avais pas les moyens. J’ai alors eu recours à une ruse qui porte mon âme là où je veux et qui porte ma pensée partout. J’ai commencé, en comptant sur le Très Haut, à préparer les éléments humains qui sont les moteurs de la révolution, les gens qui appellent au changement en direction de l’Islam, qui sortaient en groupes et qui soulevaient dans le cœur de la nation les tempêtes et les vagues, ce qui a mis le baume en mon cœur, qui m’a donné le sentiment de s’approcher du but et de la victoire de l’Islam.



[1] « Ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Dieu, le Tout Puissant » [Les Constellations, 8].

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