La Recherche de la Vie
Lors d’une de mes pérégrinations
habituelles au-dessus de la langue de marbre qui s’étend entre les arbres, je
me suis mis à penser en me fixant au seuil de la vie, essayant de la comprendre,
cherchant à découvrir les secrets qui l’entourent et les énigmes qui s’y
attachent. Je me suis alors aperçu que je visais un objectif lointain et que je
tentais une opération particulièrement difficile en raison du lien substantiel
qui relie la vie à la question de l’âme, et ce qui en découle ou ce qui s’y
propage comme pratiques de l’âme et de sursauts de la volonté et du conscient…
La
difficulté dans cette entreprise, est le fait que la vie émane de l’ordre de
Dieu le Très Haut, à l’instar de ce qui a trait à la mort. Ce qui signifie
qu’il s’agit là d’un mouvement déterminé par Dieu que l’âme effectue en
compagnie du corps. En échange, la mort signifie que c’est un mouvement
déterminé par Dieu que l’âme effectue après s’être séparée du corps.
À
partir de là, j’ai essayé d’arriver à comprendre la vie et à connaître le
secret qui se tient derrière son apparition, sa sortie de son horizon et de sa
nature, ce qui faciliterait ma recherche et renforcerait mon espoir de pouvoir
diagnostiquer les maux qui sont à la base de la mort, de comprendre le monde de
cette dernière, de dénouer ses mystères et d’enlever le voile qui empêche de
les éclaircir et de s’en inspirer.
J’ai
commencé à dépenser les minutes et les heures, les nuits et les jours, efforts
après efforts, tentatives après tentatives, sans jamais réussir à atteindre le
degré qui me donne satisfaction, qui tranquillise mon esprit, en dépit du fait
que j’ai atteint une limite que ni un
être ni un djinn n’a pu atteindre.
Toutefois,
Dieu n’allait pas négliger l’affaire et il n’allait pas me laisser ronger par
la perplexité et l’insomnie, Lui le Gentil, le Connaisseur. Il m’a inspiré la
grande croyance en Lui, la confiance absolue en Ses noms, et que la mort est
l’un des aspects de la vie, très proche d’elle et plus facile d’accès. Et que
je devais me diriger vers Lui pour réaliser mon objectif, et pour supporter ce
qu’ils disent avec patience.
C’est
ainsi que j’ai pris, pour arriver à mon dessein de comprendre la vie, une
direction opposée.
Je
me suis mis à étudier les questions de la mort en pensant aux causes et en
étudiant le Livre[1]
et ce qu’il contient comme Signes et comme preuves, comme sens et comme
indications, qui m’ont aidé à résoudre de nombreux énigmes relatifs à la
question de la vie.
Mon
désir d’étudier le sens de la mort m’a poussé à aborder nécessairement ses
vagues et ses houles, et à me lancer à partir de ses ports dispersés tout le
long du rivage de la vie, à me plonger dans ses profondeurs pleines de frayeur,
et à examiner ses états qui produisent la peur. C’était comme si la volonté
divine m’avait choisi pour une mission destinée à ceux qui sont sur terre, et
quelle mission. Une mission qui m’a demandé tellement d’efforts que je me suis
trouvé tout près de ma fin. Le cœur a accueilli mes recherches avec gourmandise.
Il s’est mis à les développer en son for intérieur, tout déterminé, les poursuivant
en même temps que le conscient qui les a accueillies avec beaucoup d’intérêt,
comme s’il les avait pressenties et qu’il s’accordait parfaitement avec elles.
Je me suis trouvé alors détaché de l’ambiance de ma vie privée, de mes
programmes habituels pour vivre l’orientation stricte et la docilité sans
faille vis-à-vis de la question de la mort, et ce qu’elle porte comme trésors de
la connaissance et de secrets de la vie.
[1] C.à.d. l’étude du Livre de Dieu le Très Haut, «Ne vont-ils pas méditer
le Coran? Ou bien les cœurs de certains d’entre eux sont-ils verrouillés?» (Muhammad,
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