SABILUDDINE
Je suis venu
dans ce monde orphelin, et je n’ai connu ni mère, ni père. Toutefois,
l’attention divine[1]
m’a compensé en me donnant un grand père Imam, et un Mujahid courageux, le
Chérif Abdallah al-Yamani, l’Imam vénérable du village aux origines qui remontent
aux clans purifiés issus de l’arbre mohammedan et à notre grand père l’Imam
Zein el-Abidine Ali Ibn al-Hussein bin Ali bin Abi Taleb.
Conformément au
testament de mon père martyr qui a été assassiné par la main judéo-américaine
inspirée par son plan criminel visant à vider les monde islamique et arabe des
capacités scientifiques et des cerveaux portant des messages, mon grand père
m’a appelé Sabiluddine. Il s’est mis à me suggérer que cette appellation porte
le désir de mon père et de ses rêves que le sort ne l’a pas aidé à réaliser et
à les exprimer. Il pensait qu’il était inévitable qu’un dirigeant courageux
sorte du ventre de la réalité et du cœur du défi, pour arrêter la contagion de
la judaïsation et pour vaincre l’invasion du sionisme américain obscène.
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la couverture du livre (le jour du jugement) |
Sa façon de me
traiter était spéciale et selon une méthodologie élégante et une éducation bien
étudiée. J’étais conscient en prenant de l’âge de sa grandeur dans cette façon
d’agir Lorsqu’il était interrogé au sujet de ce secret, ou qu’on lui conseillait
d’être équitable, il référait les curieux à moi. Je répondais à leurs questions
et je les convainquais. Je faisais taire leurs arguments et je les étonnais et
je suscitais leur admiration. Mon grand père a pris l’habitude de me prendre
avec lui à ses rencontres et réunions et il me disait ses secrets et ses soucis.
Je voyais les scènes ; j’étais à ses côtés ; je rencontrais les
leaders et les notables en dépit du fait que j’étais connu comme quelqu’un qui
médite beaucoup et qui parle peu. Je disparaissais même grâce à mon silence, à
mon sérieux et à ma discrétion.
Il y a dans cette disparition de quoi être justifié dans le désert de
mon âme, lorsque je n’ai aperçu dans l’image du mouvement général de la société
arabe réduite où j’ai vécu que la concurrence des
[1] L’attention
divine est l’un des aspects de la grande miséricorde du Très Haut. Le Très Haut
a dit : « Invoquez Dieu, ou bien invoquez le Miséricordieux. Quel
que soit le nom sous lequel vous l’invoquez, les plus beaux noms lui
appartiennent » [Le Voyage Nocturne, 110].
erreurs, la
dispute des passions, la recherche à plaire aux ennemis. C’est cette impression
qui a nourri ma vision de la réalité et qui a renforcé ma conviction que la
majorité des gens est loin de l’Islam, et de l’état de sous-développement qui
les en sépare. Même les aspects positifs qui apparaissaient de temps à autre,
ne l’étaient pas ainsi, en réalité. Les manifestations qui sont des signes de
santé sociale et de prise de conscience, me paraissaient boiteuses dans leur
avance, blessées dans leurs marches, otages de leurs limites, prisonnières de
leurs déceptions, éloignées de leurs buts et objectifs. Très souvent, même,
elles étaient truffées d’agents, soumises aux intrus, ou orientées vers les
désirs des leaders, exploitées.
Les syndicats
qui étaient motivés par le souffle de la prise de conscience, et qui ont été
envoyés sur les places politiques par les tempêtes de la lutte ; qui ont
été irrigués par le sang de leurs membres et auxquels ils ont confié leur
vision, - ces syndicats-là ont paru présidés par les agents des tortionnaires,
remplis d’informateurs et conduits selon la volonté des gouvernants injustes.
Il est probable
que le virus même de l’humiliation a atteint les syndicats ouvriers et
estudiantins. Ceux-ci ont paru actifs en dehors de leurs buts, contraires à
leurs principes et slogans, depuis qu’ils ont été présidés par des informateurs
et des agents stipendiés. Ils ont fait dévier les syndicats de leur voie. Ils
avaient été formés pour défendre le droit et ils en sont devenus les ennemis, ils
se sont levés pour repousser le mal et ils s’y sont accommodés.
Les Assemblées –
municipales, religieuses, sociales et parlementaires – ont été mises à nu elles
aussi par suite des facteurs de décadence qui ont atteint bien d’autres encore.
Elles sont allées loin dans le mensonge et l’exploitation des intérêts des
masses. Elles sont populaires lors des élections, gouvernementales après le
dépouillement des bulletins. Une fois assurées du succès, elles plient leur cou
et elles tournent leur dos. Elles se détournent vers les désirs des
gouvernants. Elles se chargent de dompter les gens, de les porter à obéir. Les
uns se laissent égarer, d’autres résistent, ce qui donne à la sédition la
tempête qui doit la porter.
Dans le cadre
même de la décadence, je voyais de nombreux partis et mouvements dans lesquels
les peuples ont mis leurs espoirs, s’entendre parfaitement avec les oppresseurs
en dehors du pouvoir. Une fois au pouvoir, et après avoir pris en main les
rênes, ces partis et mouvements ont apparu aux gens comme sortis de l’étoffe
des oppresseurs.
Les fêtes et les
rassemblements auraient pu être, à leur tour, des aspects de la force populaire
et des énergies explosives, si seulement ces manifestations avaient trouvé leurs
souhaits et leurs dirigeants. Toutefois, ils ont subi ceux qui prétendent
parler au nom de la religion, les effrontés enturbannés qui ont trahi la
mission et qui ont préféré la vie terrestre.
Il m’est apparu,
entre autres choses, que les choses ont perdu leur légalité ; que les gens
se sont perdus ; qu’ils on perdu le chemin ; qu’ils ont perdu les
signaux de la voie de la religion de la Vérité. Le Coran a été délaissé, le
Miséricordieux n’a plus été obéi et l’État du Démon s’est installé. L’État
n’est autre que l’administration de la vie et de ses affaires et l’amélioration
des conditions. Les gens lui obéissent ; ils sont les esclaves de son
pouvoir. Si l’État est juste, les gens suivent, et s’il est corrompu, ils s’y
adaptent et ils pratiquent la corruption car leur but est la vie terrestre et
non la religion. La vie terrestre est alors leur religion, et cette dernière
est sur leur langue mais pas dans leurs cœurs, sauf ceux que Dieu a couvert de
sa miséricorde.
L’homme sage peut imaginer la gravité du désastre d’une nation qui a été
inspirée au sujet de ce monde ici-bas et à laquelle a été descendu la question
de sa gestion ; dans la Charia de laquelle il a été dit qu’elle a été
créée pour la vie future, et que la vie terrestre ne sera dans la droiture que
dans les enceintes de sa religion ; une nation qui a délaissé son Livre et
qui a suivi la voie des oppresseurs à la façon des fils d’Israël lorsque Moïse
les a quittés pour aller à la rencontre de Dieu, et lorsqu’ils ont pris le veau
comme dieu.
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