mercredi 31 juillet 2013

Les Rapports du Conscient


          J’ai pensé, alors que j’étais dans cet état, de m’approvisionner en secrets de l’âme autant que possible, et de transmettre ses traces autant que Dieu m’en donnera les moyens. La première chose qui apparut à mon conscient et qui émana du lieu de l’accident, fut la vie de Kifah:

a-      Après avoir quitté le corps, l’âme ne retourne pas au monde car elle n’a rien à y faire[1].

b-      Le nom suprême et éternel indique le dessein de la volonté duquel les créatures viennent au monde et en retournent par décret de la miséricorde de Dieu. C’est de Lui que nous venons et à Lui nous retournons.

c-      La séparation entre le conscient et le corps m’a permis de voir la place de mon corps comme si je me regardais dans un miroir, voire davantage. Le corps est devenu une personne qu’une autre personne ne regarde alors que les deux personnes sont une seule personne. J’ai remarqué clairement à quel point la mort est proche de la vie, et à quel point elle représente l’un des ses aspects. Et puis la sortie du conscient signifie qu’il n’a jamais été à l’intérieur même si cela nous est apparu ainsi. Ce conscient était sans doute une chose lumineuse où, disons, un rayon caché et une autorité divine que le Créateur nous a donné pour être notre caractéristique et notre marque distinctives, le gage qui nous est confié et notre responsabilité.

D’autre part, la séparation du conscient alors que le décès n’a pas eu lieu, indique son habitude et sa nature. Car le conscient, en outre, se meut en dehors du corps, il est actif loin de son endroit; il n’est pas lié par son lieu ou son temps. Il est en mouvement durant le sommeil alors que le corps est fixe dans le lit, pris par la fatigue. Le conscient est celui qui émet ses observations et ses impressions. C’est lui qui produit les films, qui photographie les rêves, et qui les envoie au cerveau à travers son énergie électrique et sa fonction cachée. Si tel n’était pas le cas, nous ne serions pas capables d’observer les états et de nous souvenir des rêves. Le cerveau est un organe de notre corps, mais pas le conscient. Leurs rapports sont sans fil, disons énergétiques, basés sur la réception et l’effet.

De même, le conscient n’est pas une qualité du cerveau ou l’une de ses spécificités, sinon je n’aurais pas pu regarder le corps de l’extérieur comme l’un des gens rassemblés.

La séparation du conscient est un Signe pour les gens et une lumière qui guide ceux qui recherchent la Vérité sure. Si nous devions étudier ses activités et observer ses états et ses déplacements, nous aurions trouvé des trésors de connaissance et nous aurions connu des vérités sans lesquelles il n’y a, pour nous, ni repos, ni sécurité, ni bonheur.             

d-     Quand j’ai testé ma volonté, j’ai trouvé que je la maîtrisais, même si la force me manque ainsi que les circonstances favorables[2]. C’est là une autre marque de ma présence dans le cadre de la vie. Car la volonté est la première chose que nous perdons avec la mort. Le décédé est un être passif qui reçoit les effets de ses actions et de ses erreurs terrestres, et il n’a aucun pouvoir de réagir ou d’agir.

e-      Il m’est apparu clairement qu’il y a une volonté au-dessus de ma volonté. Malgré l’ouverture de l’espace devant moi et des horizons devant mon conscient, je me suis trouvé tout près de mon corps, ma liberté limitée, ne regardant que ce qui le concerne et qui s’y relate. J’étais incapable de quitter le lieu du choc et le lieu de l’accident, le corps étendu, même si j’étais en mesure de regarder aussi loin qu’un être peut le faire.

C’est ainsi que je vois les choses selon les impressions qu’elles me laissent et selon l’image que j’en connais ici-bas. C’est là un signe que l’équilibre des choses dans mon esprit continue à fonctionner. Si j’avais les moyens de donner mon opinion aux enquêteurs, je les aurais convaincus de renoncer à leurs rapports et à une grande partie de leurs observations.




[1] Même si elle a parfois l’occasion de lui rendre certaines visites selon des récits véridiques et soutenus par de sources sunnites et chiites.
[2] L’état du corps et ses outils dérangés par suite du choc m’ont rendu incapable de réaliser ce que je voulais mais ils ne m’ont pas empêché de vouloir. Mais le décédé qui a quitté le monde ne possède pas de volonté. Il ne demande ni ne veut. Il reçoit selon ses actions.

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