Les agissements
iniques de l’ennemi sioniste ont attisé, en Palestine et en Iraq, les
sentiments de colère extrême chez les Musulmans, et ils ont provoqué leur
indignation vis-à-vis du silence des gouvernants et de l’indifférence des
militaires responsables.
Comme chacun
voit les choses à sa manière, ce qui a paru aux gouvernements d’une façon
déterminée était vu autrement par les peuples. Ce que les uns ont vu, d’après
leur concept, comme une réalité, les autres y ont vu un défi et une agression.
Les jours d’oppression et de provocation ce sont succédés, et des événements
sanglants et des actions violentes ont commencé à caractériser les rapports
entre les gouvernements et les peuples, ce qui a laissé une forte impression
que l’incendie allait s’emparer de l’Orient arabe et islamique, que le feu
allait toucher aussi bien les populations de cet Orient comme aussi l’ennemi et
ses agents, et que c’était là une chose toute proche à laquelle on ne peut
échapper.
Au beau milieu
des actions en cours, et des événements qui se succèdent rapidement, des
nouvelles sont parvenues aux autorités de l’intérieur au sujet d’un mouvement
d’insurrection organisée dans la Moudiriya de l’Ahram, et que les combattants
insurgés ont réussi à tuer et à arrêter tous les éléments chargés de la
sécurité de la Moudiriya, en plus des gendarmes envoyés en renfort. Ils ont,
également chassé les fonctionnaires du gouvernement et les autres responsables,
et ils ont gardé quelques uns comme otages.
L’État,
représenté par les responsables, n’était pas moins insouciant que ces rebelles,
car si ces derniers ont agi sans se soucier des conséquences de leur action sur
les gens, l’État allait être dans sa réaction, encore plus dur et plus aveugle,
sans tenir le moindre compte de la situation des gens. C’est ainsi que le
conflit s’est envenimé entre deux parties fortement entêtées et indifférentes,
l’une ayant le feu vert international et l’autre agissant comme son esprit lui
commande et comme ce qu’elle croit être son devoir envers sa religion.
S’il m’est
apparu ainsi qu’aux membres de la catégorie croyante, que les insurgés étaient
– en dépit de leur insouciance – plus proche de la vérité que la partie
gouvernementale.[1]
Il nous a paru, en effet, clairement, que la tendance générale du conflit était
catastrophique au niveau de la nation et qu’elle ne pouvait conduire qu’à
davantage de souffrances.
Après de
nombreux échecs et des campagnes successives pour écraser l’insurrection dans
cette région montagneuse aux passages tortueux et aux nombreuses grottes et
cavernes, l’infortune que j’évitais est arrivée, et j’ai été choisi comme
responsable des opérations sur le terrain sous les ordres du lieutenant colonel
Nazzal al-Hawari, connu pour son hostilité envers la religion et les dévots, et
envers tous les Musulmans, et que les moujahidines accusaient d’être un agent
des services de renseignements sionistes
américains, actifs dans la région arabe.
Ce qui m’a le
plus rendu furieux, c’est le fait que c’est lui qui m’a choisi pour cette
responsabilité et qu’il l’a fait de manière délibérée. Toutefois, je n’ai pas
oublié la part de l’ennemi dans la préparation de ce complot.
Comme Dieu ne
nous a imposé aucune gêne dans la religion,[2] je me suis trouvé libre
contrairement à ce qu’attendaient les traîtres. Les blindés se sont mis en
route en direction des montagnes et j’ai réussi, avec l’aide de Dieu, à éviter
de nombreux cas de calomnies et de provocations contre l’Islam et les
Musulmans, et j’ai passé les nuits de l’avance renfrogné, mais ma langue n’a
pas cessé, un instant, de faire le Rappel de Dieu et d’implorer le Très Haut
afin qu’il m’indique une issue dans cette guerre déclarée contre les croyants.
Le poète
populaire connu, Abdel Mouïd al-Chari, à la tête de l’insurrection, et sa très
grande popularité et sa personnalité fort sympathique, ont contribué à grossir
le nombre des partisans de sa révolte. Sa tête était, bien entendu, en tête de
la liste des objectifs généraux officiels et des intentions du colonel
al-Hawari, en particulier. Il y avait, en effet, entre les deux personnages,
toutes les contradictions existant entre l’Islam et l’injustice, et tout ce qui
sépare la foi de l’incrédulité.
Si j’ai beaucoup
entendu parler de lui, je ne l’ai pas vu, ne serait-ce, qu’une seule fois de ma
vie.
[1] L’Imam Ali a
dit : « Celui qui a cherché la vérité et ne l’a pas trouvée n’est
pas comme celui qui a cherché le mal et a réussi ».
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