vendredi 2 août 2013

L’avance vers les montagnes


Les agissements iniques de l’ennemi sioniste ont attisé, en Palestine et en Iraq, les sentiments de colère extrême chez les Musulmans, et ils ont provoqué leur indignation vis-à-vis du silence des gouvernants et de l’indifférence des militaires responsables.

Comme chacun voit les choses à sa manière, ce qui a paru aux gouvernements d’une façon déterminée était vu autrement par les peuples. Ce que les uns ont vu, d’après leur concept, comme une réalité, les autres y ont vu un défi et une agression. Les jours d’oppression et de provocation ce sont succédés, et des événements sanglants et des actions violentes ont commencé à caractériser les rapports entre les gouvernements et les peuples, ce qui a laissé une forte impression que l’incendie allait s’emparer de l’Orient arabe et islamique, que le feu allait toucher aussi bien les populations de cet Orient comme aussi l’ennemi et ses agents, et que c’était là une chose toute proche à laquelle on ne peut échapper.

Au beau milieu des actions en cours, et des événements qui se succèdent rapidement, des nouvelles sont parvenues aux autorités de l’intérieur au sujet d’un mouvement d’insurrection organisée dans la Moudiriya de l’Ahram, et que les combattants insurgés ont réussi à tuer et à arrêter tous les éléments chargés de la sécurité de la Moudiriya, en plus des gendarmes envoyés en renfort. Ils ont, également chassé les fonctionnaires du gouvernement et les autres responsables, et ils ont gardé quelques uns comme otages.

L’État, représenté par les responsables, n’était pas moins insouciant que ces rebelles, car si ces derniers ont agi sans se soucier des conséquences de leur action sur les gens, l’État allait être dans sa réaction, encore plus dur et plus aveugle, sans tenir le moindre compte de la situation des gens. C’est ainsi que le conflit s’est envenimé entre deux parties fortement entêtées et indifférentes, l’une ayant le feu vert international et l’autre agissant comme son esprit lui commande et comme ce qu’elle croit être son devoir envers sa religion.

S’il m’est apparu ainsi qu’aux membres de la catégorie croyante, que les insurgés étaient – en dépit de leur insouciance – plus proche de la vérité que la partie gouvernementale.[1] Il nous a paru, en effet, clairement, que la tendance générale du conflit était catastrophique au niveau de la nation et qu’elle ne pouvait conduire qu’à davantage de souffrances.

Après de nombreux échecs et des campagnes successives pour écraser l’insurrection dans cette région montagneuse aux passages tortueux et aux nombreuses grottes et cavernes, l’infortune que j’évitais est arrivée, et j’ai été choisi comme responsable des opérations sur le terrain sous les ordres du lieutenant colonel Nazzal al-Hawari, connu pour son hostilité envers la religion et les dévots, et envers tous les Musulmans, et que les moujahidines accusaient d’être un agent des services de renseignements sionistes  américains, actifs dans la région arabe.

Ce qui m’a le plus rendu furieux, c’est le fait que c’est lui qui m’a choisi pour cette responsabilité et qu’il l’a fait de manière délibérée. Toutefois, je n’ai pas oublié la part de l’ennemi dans la préparation de ce complot.

Comme Dieu ne nous a imposé aucune gêne dans la religion,[2] je me suis trouvé libre contrairement à ce qu’attendaient les traîtres. Les blindés se sont mis en route en direction des montagnes et j’ai réussi, avec l’aide de Dieu, à éviter de nombreux cas de calomnies et de provocations contre l’Islam et les Musulmans, et j’ai passé les nuits de l’avance renfrogné, mais ma langue n’a pas cessé, un instant, de faire le Rappel de Dieu et d’implorer le Très Haut afin qu’il m’indique une issue dans cette guerre déclarée contre les croyants.

Le poète populaire connu, Abdel Mouïd al-Chari, à la tête de l’insurrection, et sa très grande popularité et sa personnalité fort sympathique, ont contribué à grossir le nombre des partisans de sa révolte. Sa tête était, bien entendu, en tête de la liste des objectifs généraux officiels et des intentions du colonel al-Hawari, en particulier. Il y avait, en effet, entre les deux personnages, toutes les contradictions existant entre l’Islam et l’injustice, et tout ce qui sépare la foi de l’incrédulité.

Si j’ai beaucoup entendu parler de lui, je ne l’ai pas vu, ne serait-ce, qu’une seule fois de ma vie.



[1] L’Imam Ali a dit : « Celui qui a cherché la vérité et ne l’a pas trouvée n’est pas comme celui qui a cherché le mal et a réussi ».
[2] « … il ne vous a imposé aucune gêne dans la Religion » [Le Pèlerinage, 78].

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