samedi 3 août 2013

Notre Maison à West Palm Beach

Notre Maison à West Palm Beach

Après les deux prières du soir, je me suis mis à passer en revue ce que j’ai subi et ce que j’ai enduré, tout seul.

Tandis que mon oncle a trouvé une issue dans le voyage qui était son seul souci pour chercher à assurer sa subsistance et celle de sa famille, je me trouvais moi face à l’un des aspects les plus violents des défis dans ce défenseur du sionisme et ce diable du siècle. Les aspects de son hostilité envers nous et ses sentiments à notre égard dominent tout ce qui est américain. L’esprit des fils de Sion alimente les yeux des Américains en méchanceté et en mauvaises intentions. C’est un cas qui a fait la synthèse entre les deux pour en faire un mal unifié. La haine des Arabes et l’aversion des Musulmans étaient clairement ressenties à l’aéroport même et dans les agissements des agents de la sécurité et des douanes, ainsi que dans le comportement des services de traitement des citoyens de l’Orient islamique, en général, et du Moyen Orient, en particulier.

J’ai alors senti la gravité de la tragédie à laquelle nous a acculé l’oppression locale et la gravité de la faiblesse dans laquelle nous ont plongés les régimes arabes.

Abou Saïd al-Basri ne s’intéressait pas à la chose, de même que mon oncle et les siens. Ces gens-là et leurs semblables n’ont d’autres ambitions que le strict nécessaire pour vivre. S’ils s’en privent quelque part, ils vont ailleurs. Je me suis posé alors cette question : la révolution générale sur tout l’étendue de la terre arabe et islamique n’est-elle pas plus supportable que cet incendie qui me consume ? Allons-nous jamais nous réveiller sinon à travers un incendie ravageur ?…

Si l’habitude s’empare de l’esprit et de l’âme, mon esprit n’a cessé avec le temps de sentir le refus, et il n’a fait qu’augmenter son hostilité envers une nation qui a dépassé les limites.1

N’était l’amour de la vie jusqu’à l’adoration et l’attachement à ses biens jusqu’à l’égarement, aucun homme sensé ne serait venu à ce pays et ses habitants eux-mêmes n’y seraient pas restés.

La Floride et les autres États d’Amérique représentent la vie trompeuse, le despotisme organisé, la débauche respectable. Ils constituent un État qui a causé, depuis cent ans au moins, la misère du monde entier, et le malheur de toute la nation arabe et islamique.

Miami en particulier et la région de West Palm Beach, encore plus particulièrement, ont à cause de leur nature aride, un cachet désertique en dépit des beautés artificielles et des panneaux qui bordent leurs routes.

Notre maison se trouve à neuf kilomètres de la côte, au cœur d’un quartier populaire très modeste, où habitent certains noirs d’origine africaine alors que la plupart des habitants sont d’origine mexicaine. Ils sont connus pour leur nonchalance, leur paresse et leur préférence des travaux qui ne demandent pas de l’effort. Ils appartiennent, peut-être, à une espèce humaine qui trouve dans les excès, le trafic et les manœuvres un moyen de vivre plus facile.

D’autres parmi ces gens ont quitté cette voie pour exercer leur nonchalance sur des routes droites et leur paresse sur les trottoirs tranquilles, en vendant des ignames ou des tranches de viandes rôties qui envoient sur le visage des touristes et des clients des nuages d’odeur de rôti. Devant et derrière nous, à droite et à gauche, les habitations modestes et les taudis délabrés, les maisons des trafiquants de drogue et des mafieux, les vendeurs de produits interdits et leurs bandes ; les marchands d’or et de diamants qui constituent une classe particulièrement riche, en dépit du profil bas qu’elle pratique et qui donne du fil à retordre aux autorités de cet État, incapables de les maîtriser et qui, peut-être, ferment les yeux sur leurs activités, assurant de larges bénéfices au tourisme de débauche et aux maisons de jeux. La religion capitaliste américaine basée sur la déité de l’argent autorise beaucoup de choses interdites même si elle fait semblant de les combattre.

L’atmosphère de la vie à West Palm Beach ne manquait pas de ces interdits nouveaux et des formes de débauche additionnelles, qui paraissent, aux yeux des Américains autrement qu’aux yeux des Musulmans pieux.

La démocratie du sexe, ou sexocratie dans cette société-là, a réussi à présenter des images et des gadgets, des pratiques et des trucs, des relations et des échanges que les anciennes pratiques pornographiques n’ont pas connus.

J’ai fini par avoir la conviction que la régime de Saddam, situé entre la rectitude et les passions et entre l’Islam et la perversion, est sur le point de s’imposer à la grande majorité des concepts entre nous et les Etats-Unis, en particulier, ce qui rend le conflit entre nous et eux inévitable, voire soutenu du fait de la nature messianique cosmique des deux parties.

Car alors que le Très Haut nous a ordonné de diffuser la religion sur chaque pouce de la terre, et pour lui donner la priorité sur toute autre religion,1 l’Amérique s’emploie, de son côté, à imposer sa démocratie dissolue sur les pays du monde, comme religion pour le monde. Elle est allée si loin que cette innovation est devenue son objectif et l’un des secrets de sa mission.

Avec le temps, je me suis aperçu à quel point ma décision d’obéir à la volonté de mon oncle a été idiote. Cette décision qui m’a mis en confrontation avec moi-même, m’imposant une lutte avec mon âme qui m’occupe les heures du jour et de la nuit… J’ai tellement souffert surtout lorsque je pensais à mes rapports avec mon Dieu et à ma peur pour ma religion.

Mon Dieu, comment ai-je pu me laisser entraîner ainsi, en faisant taire ma fierté, et comment ai-je pu décevoir les gens. Je dois corriger par l’audace, ce que l’hésitation a gâché.



1 La nation américaine ne respecte pas les lois divines et elle n’est gouvernée que par ses passions.
1 Le Très Haut a dit : « C’est lui qui a envoyé son Prophète avec la Direction et la Religion vraie pour la faire prévaloir sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin » [La Victoire, 28].

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