samedi 3 août 2013

Le Départ

Le Départ

Mon oncle est venu me trouver un soir après m’avoir longtemps cherché dans les quartiers et sur la place publique, alors que je rentrais de l’endroit qui me plaisait tant, tellement les gens en avaient peur, ce qui me donnait un lieu de solitude idéal pour les méditations…

Il avait le visage ouvert, portant la bonne nouvelle, et il m’a dit après le salut : « Une bonne nouvelle, Arkâne, nous avons obtenu les visas d’entrée sur le territoire américain. Je lui ai envoyé un sourire de derrière mon cœur et ma passion, de mon espoir et de mes aspirations. J’ai fait semblant de partager sa joie, puis il m’a quitté tout heureux et fier.

J’ai obéi à la volonté de mon oncle et à la décision à laquelle il a eu recours en l’absence d’autres alternatives, car les pays des Musulmans et des Arabes ne sont plus des patries où l’homme libre se sent en sécurité. La fierté y est devenue rébellion et l’honneur un fauteur de troubles. Quant à la liberté, elle est devenue comme les ruines couvertes par le vent et le sable.

Si mon cœur est fortement attaché à sa fierté, ma langue, elle, est soumise au fait accompli et n’a plus de moyens en raison du despotisme infernal d’un régime qui est un modèle complet des régimes arabes sous toutes leurs formes. Ce régime qui n’a rien trouvé d’autre dans la longue histoire islamique qui convienne à sa nature, et qui enrichisse son expérience, que de tirer l’eau des marécages des époques mamelouke et ottomane, laissant de côté l’eau pure des époques lumineuses du passé.

En effet, derrière les prétentions de libération et des slogans de l’union, il y a des faits amers contre les peuples ; des pratiques destructrices contre la religion ; despotiques envers la vie ; faibles face aux défis, mesquins face aux risques ; résignés devant les invasions ; lâches devant les devoirs ; roublards à l’égard du droit ; trompeurs, agents, dociles, n’ayant pour ennemi que le droit, et pour adversaire que le peuple ; d’allié que le mal, et il n’y a de volonté et de force que dans la maudit diable sioniste.

Ce qui est pire encore, c’est que l’appel à l’arabité sur une base laïque n’a eu pour résultat que le massacre des Arabes par des Arabes, la séparation des Arabes avec les autres Musulmans et la mise à mort des cellules de la vie morale, des valeurs et des significations des messages d’une nation qui n’avait aucune valeur avant l’Islam, et à laquelle il ne restera aucune valeur après l’Islam, sauf des forêts de corps et des quasi-hommes pesant des tonnes.

Si nous jetons un regard sur l’expérience laïque qui a prétendu défendre le nationalisme, qui s’est mise à l’ombre des bannières de l’union, et qui a lancé les cris de l’arabité, nous trouvons que cette expérience a dépassé ses sœurs en injustice et en despotisme et qu’elle a dépassé les précédentes en ignorance et en charlatanisme.

Les nations qui négligent leurs affaires        et leurs intérêts, qui attisent leurs différends, qui ont perdu leurs pasteurs, ces nations-là perdent le chemin du droit, et elles s’écartent des voies du bien et de l’espoir.

Quelques jours après, l’avion qui nous transportait, atterrissait à l’aéroport de Miami, la principale1 ville de l’État de Floride2 à l’heure où le soleil se dirigeait vers le couchant.

Hajj Abou Saïd al-Basri, l’ami intime de mon oncle et celui qui a eu l’idée de nous proposer de venir et de nous amener bien loin du Noble Najaf, était là pour nous accueillir. Il nous a conseillé de nous diriger, dès que les formalités et les mesures de sécurité concernant les arrivants Arabes, auront été accomplies, vers West Palm Beach. Sa voiture, une Sherokee, nous amena à destination en moins de quarante minutes. Après un bref repos, et les principes d’amitié et de soin du visiteur dans la Sunna de l’Islam, nous étions à la maison que  cet ami fidèle avait louée et préparée pour nous.





1 Les principales villes de Floride ont Jacksonville, Miami et Tampa.
2 La Floride est située au Sud-Est des Etats-Unis d’Amérique. Elle est bordée, à l’Est, par l’Océan Atlantique, à l’Ouest par le Golfe du Mexique et au Nord par les États de Georgie et de l’Alabama. Sa superficie est de 151.940 km2 et sa population est estimée à 14 millions d’habitants environ, y compris 15% d’émigrés cubains et d’autres venus des pays hispaniques comme les Mexicains et les Portoricains. Cet État s’étend sur la partie orientale du Golfe du Mexique et au Sud, sur les îles qui portent son nom. C’est une langue de terre de 645 kms de long qui sépare le Golfe du Mexique de l’Océan Atlantique

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