Un Amour sans Délai
Le matin du lendemain,
alors que mon oncle se dirigeait vers la porte pour aller à son travail, j’ai
entendu que l’on frappait à la porte de façon répétée et rapide, et j’ai pensé
que c’était Gina. Une fois la porte ouverte, j’ai compris que je n’avais pas
tort. Je l’ai accueillie et je l’ai invitée à s’asseoir en lui présentant mon
oncle. Pendant que Umm Ahmad préparait le thé, madame Stevenson promenait son
regard entre moi et les membres de la famille, un à un. Elle a probablement lu
une image rapide de la situation peu enviable qu’elle voyait. Elle a ouvert son
sac et elle a sorti un chèque dont je n’ai pas connu le montant et elle l’a
offert à mon oncle en disant, c’est là un modeste cadeau à votre gentille
famille, et je serais très heureuse si vous vouliez bien l’accepter. Je l’ai
vite arraché de sa main laissant la main de mon oncle tendue dans le vide. Je
lui ai rendu le chèque et j’ai dit : « dans tout ce que j’ai fait,
j’ai cherché à satisfaire Dieu, le Majestueux, et à exprimer la vérité de ma
religion. Nous les Musulmans, nous n’acceptons pas ce qui n’est pas
recommandable ; nous ne décevons pas les bonnes actions, et nous ne
vendons pas gratuitement ce que Dieu nous a donné.
Elle a dit en
balbutiant : « ce sont dix mille dollars que j’offre aux enfants en
récompense de votre attitude et de votre secours.
Mon oncle a crié sur
un ton de reproche : « laisses de côté tes leçons, Arkâne, car c’est
de la folie, pour des gens dans notre situation, de refuser ce cadeau ».
J’ai dit :
« c’est une folie qui m’honore et que je préfère à une raison qui sera au
dépens de mon honneur ».
Le débat fut violent
entre nous alors que Gina était dans l’embarras. Elle pris le chèque qu’elle a
tendu à mon oncle en me regardant et en me priant de la laisser faire un geste
envers les enfants… Considère cela comme un cadeau d’une sœur. Quant à toi, mon
cœur est plein d’a… Elle a voulu prononcer un mot blâmable mais elle a deviné
le concept des Musulmans concernant l’amour. Elle a fait semblant de chercher
le mot juste et elle a poursuivi : « mon cœur plein de considération
pour toi ne trouve rien dans le monde qui vaut ta valeur à mes yeux.
J’ai regardé le sol et
je suis sorti d’une scène dont je ne voulais pas faire partie. Gina m’a suivi,
suivie de sa grosse voiture, en m’appelant et en me suppliant de m’arrêter. Je
me suis arrêté et je l’ai vue tomber à terre morte de fatigue. Je l’ai portée à
sa voiture, et j’ai vu mon manteau étendu sur la vitre arrière. Je l’ai mis
entre nous deux, puis je l’ai approchée de moi, essayant de calmer son souffle
et sa passion. Elle a bougé sous la chaleur de mon étreinte, et je lui ai
rappelé que c’était là le maximum de ce qui était autorisé, car sans la
permission de Dieu et sans contrat légal, il était inutile d’essayer de me
mettre dans l’embarras et de subir la colère de Dieu. J’ai été bon avec
vous ; ne me faites pas du tort. Elle se dégagea en disant :
« je t’aime. Epouses-moi comme tu veux que le mariage soit, mais je vois
que tu détestes les Américains et tu as détesté en moi le fait que je suis une
des leurs. J’ai beaucoup ri après ses paroles avant de répondre :
« qu’ai-je à faire avec votre amour ou avec votre haine, vous le
Américains ? C’est plutôt le système de gouvernement que vous avez choisi
et la démocratie licencieuse que vous adorez ; l’injustice que vos
politiciens exercent, les interdits dont vous faites un message et l’agression
qui est devenu, pour eux, doctrine et loi. Quant au peuple, nous n’avons rien
contre et nous ne sommes pas en guerre avec lui. Ce que nous détestons chez
vous, nous le détestons chez nous, et le mal est le frère du mal.
Elle s’est entourée du
manteau de nouveau et elle a repris sa place sur mon bras. La voiture s’est
arrêtée dans un endroit vide où il n’y a pas de bruit.
Là-bas, sur un tapis
d’herbe humide, elle s’est assise à côté de moi, mon manteau nous séparant
toujours.
Elle m’a dit :
« puisque tu aime les Américains et tu déteste leur gouvernement, pourquoi
ne m’épouse-tu pas. Moi, je t’aime, j’aime ton peuple et je déteste le
gouvernement de ton pays ».
J’ai répondu en
appréciant ses paroles : « ce qu’il y a de plus beau dans l’amour,
c’est son début. Dès qu’on le dépasse, on en sort. Jouissons donc de ce
début ».
Elle a dit :
« c’est une philosophie assez tendre qui porte beaucoup de ce que les
poètes recherchent, mais elle ne sert pas la réalité ni ne satisfait le
corps ».
J’ai dit :
« j’attends quelque chose et je te prie de ne pas me demander quoi. Si
Dieu décide ce qui autorise notre mariage, je le fais, car il y a dans mon cœur
envers toi plus que tu n’as envers moi. Mais je suis tenu par les enseignements
de la religion de Dieu et tu ignores ses provisions. Je cache en mon cœur une
passion que tes paroles sont incapables d’exprimer.
Les jours ont passé,
et il y a eu plusieurs rencontres entre moi et Gina. En vérité, ma passion pour
elle est devenue si forte que cela devient insupportable pour un être
raisonnable, surtout qu’elle avait commencé à se transformer et à devenir plus
attentive aux règles de conduite, et à s’écarter des résidus de la démocratie
licencieuse pour s’élever vers la pureté spirituelle suite à une décision ferme
qui ne laisse pas place au doute, surtout lorsqu’elle m’a reçu dans la maison
familiale au cœur de Miami, la tête couverte d’un foulard, à tel point que j’ai
failli la prendre dans mes bras. Elle est apparue si belle que les meilleurs portraitistes
auraient été incapable d’en faire le portrait.
Son enthousiasme pour
la vérité, et sa hâte de se convertir, n’ont pas cessé. Au cours d’un dialogue
autour de l’unicité, de la création du monde, de la place de l’Islam dans
l’histoire messianique, Gina s’est levée et elle a prononcé les témoignages
pour déclarer devant les gens son Islam. Ma joie était si grande, car sa
décision ne visait pas à renforcer nos relations ni à me convaincre pour
l’épouser, mais parce que Dieu l’a guidée. J’ai alors remercié Dieu.
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